« Les civils arrêtés arbitrairement, complètement isolés, soumis à toutes sortes d’abus et de tortures, n’ont aucun recours. Ils sont littéralement à la merci de leurs ravisseurs. Ce genre de pratiques généralisées dans ce conflit du Donbass, cela les brisent, eux et leurs familles. » La directrice adjointe de Human Rights Watch (HRW) a présenté ce 21 juillet un rapport sur les violations des droits de l’homme dans l’est de l’Ukraine, rédigé conjointement avec Amnesty International.

Parmi les dizaines de victimes interviewées dans l’enquête, Kostyantin Beskorovaynyi, qui a passé quinze mois de détention au secret. En novembre 2014, à 59 ans, il était un membre du parti communiste, conseiller municipal à Konstantynkivka, une ville du Donbas sous contrôle ukrainien. Arrêté à son domicile, il est torturé, interdit de communiquer avec le monde extérieur, et poussé à signer des aveux le reconnaissant coupable d’avoir préparé l’empoisonnement du réseau municipal de distribution d’eau. Une fois sa déclaration enregistrée, il a disparu pendant quinze mois dans une prison secrète. Sans avocat, sans possibilité de communiquer avec ses proches et à l’étroit dans une cellule surpeuplée où il est cantonné pendant des mois, interdit de promenade. Jusqu’à sa libération, en février 2016, tout aussi peu justifiée que sa détention. En recoupant son histoire et des dizaines d’autres, HRW et Amnesty ont pu établir l’existence d’un centre de détention arbitraire et clandestin, vraisemblablement situé dans les locaux des Services de Sécurité d’Ukraine (SBU) à Kharkov.

Le Secours rouge a lancé le 24 juin une campagne pour un de ces militants disparu en Ukraine: Andreï Sokolov.
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Andreï Sokolov

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