Suite à une décision gouvernementale confirmée par la justice, l’expulsion et la démolition d’un bidonville de la banlieue sud de Manille, ville de plus de 11 millions d’habitants parmi lesquels près d’un cinquième vit dans des bidonvilles, devait débuter ce lundi. Dès 6 heures, des milliers d’habitants du quartier s’étaient rassemblés pour empêcher l’opération, bloquant notamment une des routes les plus fréquentées de la capitale en formant une énorme barricade humaine. Jusqu’à 10 heures, manifestants et forces de l’ordre se sont fait face, avant l’arrivée des policiers anti-émeutes lourdement armés (matraques, boucliers,…). Ceux-ci ont fait usage de gaz lacrymogènes pour forcer le passage, entraînant la réaction des manifestants qui ont répliqué en leur lançant divers projectiles et en tentant de mettre le feu aux véhicules de police et de pompiers. C’est alors que les policiers ont ouvert le feu, tirant à balles réelles sur la foule. Trois personnes ont été touchées. L’une d’entre elle est décédée alors que les deux autres se trouvent dans un état grave. Une quarantaine d’autres personnes ont été blessés durant les affrontements qui ont précédé. Les autorités ont annoncé que cinq policiers avaient également été blessés et qu’elles avaient procédé à une trentaine d’arrestations. Néanmoins, aucun expulsion n’a pu avoir lieu lundi.