Le ministre français de l’Intérieur l’annonçait la semaine dernière à Poitiers, c’est chose faite depuis hier, deux nouveaux fichiers viennent renforcer l’arsenal de collecte d’informations en France.

Avant d’en venir à leur fonction, notons que le gouvernement a adopté cette décision par décret. Ce n’est donc pas une loi. Cette méthode a permis au gouvernement de passer outre le parlement et le débat que la proposition de loi aurait engendré.

Le premier fichier est ciblé sur les bandes, les hooligans, les groupuscules et s’intéressera aux personnes dont l’activité individuelle ou collective indique qu’elles peuvent porter atteinte à la sécurité publique. Le second concerne les postulants à des fonctions sensibles. Il vise les emplois tels que policier, gendarme, mais aussi arbitre de pelote basque, propriétaires et entraîneurs de lévriers et de chevaux, jockeys (!). Au total, plus d’un million d’emploi sont concernés.

Malgré les arguments avancés par le ministre, et en y regardant de plus près, ces deux bases de données sont loin d’être moins intrusives que dans la version Edvige (fichier recalé l’an dernier suite à la levée de bouclier de nombreuses associations). Elles comporteront des informations ayant trait à l’état civil, à la nationalité, à la profession, des photographies, les adresses physiques et mails,… De plus, par dérogation, le fichier pourra comporter des données sur l’origine géographique et les activités politiques, philosophiques, religieuses ou syndicales. Cette dérogation, non-définie, autorise toutes les interprétations…