Une soixantaine de militants anti-capitalistes ont investi un hypermarché nantais Carrefour mardi après-midi, entraînant sa fermeture au public à quelques heures du réveillon. Suite au blocage des caisses, une intervention massive et brutale de la police a eu lieu.
Après l’arrivée d’un important renfort de gendarmerie portant l’effectif des forces de l’ordre sur place à plus d’une centaine d’hommes, une opération d’évacuation, un par un, des manifestants qui étaient restés bloqués dans l’hypermarché, a été menée à partir de 20h. À cette occasion, au moins l’un des manifestants a été blessé au visage. Sur la soixantaine de personnes évacuée, six avaient été placées en garde à vue, pour “vol, violences et dégradations”, six autres devaient faire l’objet de vérifications d’identité et, après avoir refusé de se soumettre aux prélèvements, elles ont elles aussi été placées en garde à vue.

au Carrefour de Nantes...

au Carrefour de Nantes…

Hier, trois manifestants comparaissaient. Lors de l’audience ils ont expliqué qu’ils avaient agi dans le cadre d’une action anti-capitaliste dite “d’auto réduction”, qui consiste à arriver à plusieurs personnes aux caisses d’un hypermarché avec des caddies pleins de produits de première nécessité, puis à se les faire remettre gratuitement pour les redistribuer à la sortie. Comme leur action a été entravée par l’intervention des forces de l’ordre le tribunal a choisi jeudi de requalifier les faits de “tentative de vol en réunion” en “tentative d’extorsion en réunion”.

L’un des prévenus, âgé de 21 ans, a été condamné à six mois de prison avec sursis pour des violences en état d’ébriété ainsi qu’une “tentative d’extorsion” de marchandises en groupe. Ce chef d’accusation a été repris pour les deux autres prévenus, âgés de 28 et 19 ans et condamnés respectivement à cinq et quatre mois de prison. Le tribunal correctionnel a en outre condamné solidairement les trois prévenus à assumer la responsabilité financière entière du préjudice commis à l’encontre de l’hypermarché, qui sera évaluée lors d’une audience civile le 18 avril prochain.