Une manifestation dans le centre du Caire a dénoncé ce vendredi la pratique des autorités militaires qui avaient fait pratiquer des tests de virginité sur des manifestantes arrêtées. Au moins sept femmes arrêtées ont été forcées de subir des tests de virginité après la manifestation du 9 mars 2011 au Caire, qui avait été réprimée violemment d’abord par des des hommes en tenue civile, puis par l’armée. Les manifestants ont brandi des portraits de Samira Ibrahim, une jeune militante qui a publiquement dénoncé ces tests de virginité. Sa décision de dénoncer cette pratique au grand jour a ébranlé les tabous de la société égyptienne, où les femmes victimes d’abus sexuels sont plus souvent critiquées que leurs agresseurs. Samira Ibrahim a porté plainte contre un médecin militaire, l’accusant de l’avoir soumise à un test de virginité l’an dernier après son arrestation par l’armée durant une manifestation. « Tu es plus honorable que ceux qui t’ont humiliée », a scandé les quelques centaines de manifestants.

Un tribunal militaire a innocenté le médecin militaire dimanche, citant des contradictions entre les témoignages des témoins. Samira Ibrahim a cependant remporté une autre poursuite, en décembre, quand un tribunal civil a ordonné aux dirigeants militaires du pays de cesser de mener des tests de virginité sur les femmes détenues. Il s’agissait d’une rare condamnation d’une pratique militaire par un tribunal civil en Égypte.

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