Nous en avions parlé sur ce site, en novembre 2008, le commandant en chef de l’Armée colombienne Mario Montoya avait démissioné peu après la destitution de vingt-sept autres militaires dont trois généraux. Des témoignages établissent la responsabilité de l’Armée colombienne dans l’enlèvement et l’assassinat de civils. Pour gonfler leurs statistiques dans la lutte contre les guérillas, des militaires gradés recourent aux ‘faux positifs’: des jeunes, pour la plupart, que l’on enlève et assassine pour les enregistrer ensuite morts au combat sous les couleurs de la guérilla. Les officiers recevaient des promotions et les soldats des permissions (5 jours pour chaque soldat ayant tué un ‘guérillero’)

De véritables réseaux d’enlèvement étaient mis en place avec des militaires retraités, des paramilitaires et des narcotrafiquants. Trois groupes de narcotrafiquants auraient passé un accord avec des militaires, en échange des recrutements, ils obtenaient toute liberté pour mener à bien leurs opérations. Les hommes enlevés venaient de quartiers pauvres; certains avaient aussi un passé judiciaire ou étaient connus pour leur consommation de drogue. Ce qui laisse penser qu’en plus de servir les intérêts de certaines brigades de contre-guérilla, une entreprise de nettoyage social s’organisait impunément depuis l’Armée. Aujourd’hui, l’enquête sur les faux positifs à travers le pays s’intéresse à la mort d’environ 800 personnes sur une période de six ans. À ce jour, 46 militaires ont été condamnés et 952 autres sont liés à l’instruction, tout comme 21 policiers et 24 autres personnes. Mais les chiffres donnés par les ONG sont bien plus inquiétants (jusqu’à 1.200 victimes).

Daniel Andres Pesca Olaya

Diego Alberto Tamayo Garcera

Eduardo Garzon Paez

Elkin Gustavo Verano Hernandez

Fair Leonardo Parra Bernal

Jaime Castillo Peña

Jaime Estiben Valencia Sanabria

Julian Oviedo Monroy

Par ailleurs, les assassinats de syndicalistes par les paramilitaires aux ordres de l’oligarchie se poursuivent. Depuis le début de l’année, quatre dirigeants syndicaux ont ainsi été assassinés: Leovigildo Mejía, syndicaliste de l’Association agraire de Santander Asogras, Luis Alberto Arango Crespo, président de l’Association des pêcheurs et agriculteurs et dirigeant de l’Association des pêcheurs artisans de Magdalena Medio, Guillermo Antonio Ramírez Ramírez, éducateur et membre du syndicat de Belén de Umbría, département de Risaralda, et Leoncio Gutiérrez, enseignant affilié au SUTEV, dans la sous-direction municipale de Toro, département de Valle del Cauca.